En décidant de tourner un film dans le Parc naturel régional du Verdon, certaines questions se sont imposées à nous. Deux en particulier, que je trouve intéressant de partager ici :
1️⃣ Le bivouac ⛺️
On tenait à faire un bivouac. Dormir dehors, passer une nuit sous les étoiles faisait partie de notre intention de départ. Mais on a dû revoir nos plans : le bivouac est interdit sur les berges des lacs et dans les gorges.
Petit rappel utile : le camping sauvage est strictement interdit dans le Verdon. Et pour ce qui est du feu… c’est évidemment à proscrire, vu les risques incendie élevés dans la région.
On s’est donc adaptés, tout simplement. Parce qu’un projet comme celui-là se pense aussi en fonction des règles du lieu, pas seulement de ses envies. On a donc planté notre tente sur un terrain privé, avec accord du propriétaire.
2️⃣ L’utilisation du drone 🎥
On a longuement discuté de cette question avec Antoine Schmidt, Damien Largeron et Maxime Conan
Finalement, aucun plan de drone n’a été tourné. Ce n’est pas un oubli, mais un choix.
D’abord pour une raison concrète : au printemps, dans le Verdon, les oiseaux nichent. Et pour un film qui souhaite parler des enjeux du territoire, il nous semblait essentiel de respecter ces cycles naturels, de limiter autant que possible notre impact sur la biodiversité.
Mais il y avait aussi une autre raison, plus symbolique.
On voulait prendre le contre-pied de l’esthétique dominante dans l’univers du trail et de la montagne, où l’humain surplombe, domine, maîtrise les reliefs.
C’est vrai : les plans de drone font tout de suite leur effet.
Mais on a préféré une approche plus sobre, plus incarnée. Filmer à hauteur d’homme, pour raconter une aventure qui se vit les pieds sur terre.
C’est notre manière de dire qu’on s’incline devant ce territoire. Qu’on le respecte.
Ces choix n’ont rien eu de frustrant.
Au contraire, ils ont nourri notre réflexion : comment évoluer dans un territoire en prenant en compte ses enjeux ?
S’y inviter, oui. Mais en veillant à ne pas l’altérer.